Dans deux précédents billets , nous avons présenté la technique de l’écriture expressive, formalisée par l’Américain James Pennebaker, et un panorama de tous les bénéfices que l’on pouvait en tirer. Nous continuons ici à suivre l’un des livres de James Pennebaker intitulé Opening Up by Writing It Down : How Expressive Writing Improves Health and Emotional Pain (S’ouvrir en écrivant : comment l’écriture expressive améliore la santé et la douleur émotionnelle).
Voici quelques conseils de James Pennebaker pour
vous lancer.
Dans quelles circonstances utiliser l’écriture
expressive ?
- Vous pouvez utiliser un rituel d’écriture expressive avec des buts très différents : traiter les grands problèmes de votre vie, mettre fin à de vieilles affaires, gérer des transitions difficiles ou simplement apaiser votre esprit anxieux.
- Évitez d’écrire sur un sujet lorsqu’il est encore trop récent ou qu’il présente un aspect écrasant.
- Votre rituel d’écriture expressive ne doit pas se substituer à l’action. Si votre problème nécessite une action de votre part pour être résolu, vous devez agir, écrire ne suffit évidemment pas.
Quand écrire ?
A quel moment établir votre rituel
d’écriture ? Si possible, évitez le matin, suggère James Pennebaker :
« Parmi de nombreuses études, nous avons eu le plus de succès avec les
personnes qui écrivent à la fin de leur journée de travail. »
Comment commencer ?
- Trouvez un moment et un endroit où vous ne serez pas dérangé.
- Idéalement, choisissez un moment à la fin de votre journée de travail ou le soir, lorsque vous savez que l’atmosphère sera calme et tranquille.
- Promettez-vous d’écrire au moins 15 minutes par jour pendant au moins trois ou quatre jours consécutifs, ou bien choisissez un jour et une heure fixe pendant plusieurs semaines (par exemple, chaque jeudi soir).
- Une fois que vous aurez commencé à écrire, écrivez de façon continue. Ne vous souciez pas de l’orthographe ou de la grammaire.
- Si vous n’avez plus de sujet sur lequel écrire, répétez simplement ce que vous avez déjà écrit.
- Vous pouvez écrire à la main ou sur un ordinateur. Si vous êtes incapable d’écrire, vous pouvez aussi parler dans un dictaphone.
- Vous pouvez écrire sur la même chose tous les jours, ou bien sur un sujet différent chaque jour.
Quelques conseils supplémentaires
De nombreuses personnes sont paralysées par l’idée
d’écrire, ou tout simplement de commencer à écrire. Voici quelques autres
conseils de James Pennebaker : :
- Au cours des quatre prochains jours, écrivez vos émotions et vos pensées les plus profondes sur l’expérience la plus bouleversante de votre vie. Laissez-vous vraiment aller et explorez vos sentiments et vos pensées au sujet de cette expérience.
- Dans ce que vous écrivez, vous pouvez relier cette expérience à votre enfance, aux relations avec vos parents, aux personnes que vous avez aimées ou que vous aimez maintenant, ou même à votre carrière professionnelle. Comment cette expérience est-elle liée à ce que vous avez été dans le passé ou à ce que vous êtes maintenant ?
- Si vous n’avez vécu aucune expérience traumatisante, vous avez sans doute eu des conflits ou des facteurs de stress importants dans votre vie, et vous pouvez également écrire dessus.
- Quel que soit le sujet sur lequel vous choisissez d’écrire, il est essentiel de vous laisser aller et d’explorer vos émotions et vos pensées les plus profondes. Vous pouvez écrire sur n’importe quoi, mais assurez-vous de mettre l’accent sur les sentiments et les émotions. Ne vous contentez pas de faire un résumé des événements. Une règle qui est proposée : « Si écrire sur un sujet vous fait peur, vous devriez absolument écrire sur ce sujet ».
- Écrivez pour vous et pour vous seul. Si vous craignez que quelqu’un d’autre puisse vous lire, vous allez vous retenir ou déformer l’histoire. Une fois que vous aurez terminé, vous pourrez détruire ce que vous avez écrit ou le conserver (avec un mot de passe) dans un coin du disque dur de votre ordinateur. Cela n’a pas d’importance. C’est l’exercice qui compte, pas le résultat.
- Attendez-vous à vous sentir un peu triste quand vous aurez fini votre séance d’écriture. Que cela ne vous empêche pas d’y retourner le lendemain. La plupart des personnes ayant participé aux études ont constaté que ce sentiment de tristesse se dissipait assez rapidement, en quelques heures. C’est comme voir un film triste. Mais des semaines et des mois plus tard, la plupart des gens se sentaient beaucoup, beaucoup mieux.
Écrire pour assumer sa vie et donner un sens aux
événements qui en tissent la trame. Écrire pour ne pas mourir…
Bruno Hourst
Ressources
Les effets de
l’écriture expressive sur la santé physique et psychologique des rédacteurs :
un bilan, des perspectives de recherches
Opening Up by Writing It Down : How Expressive Writing
Improves Health and Emotional Pain