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Du bon usage d’une pandémie pour améliorer sa vie et celle des autres (partie 2)

Dans un précédent billet, je vous ai présenté l’idée de l’Américain Eric Barker : créer une pandémie pour lutter contre la pandémie actuelle, combattre le feu par le feu. Répandre une pandémie d’entraide, de gratitude d’optimisme. Et pour cela, faire comme nos responsables politiques concernant le COVID-19 : s’entourer d’un panel d’experts reconnus.

Prêt à devenir infectieux ?  Vous avez quatre actions non-barrières à votre disposition. Voici les deux premières.

1. Renforcer ses réseaux

Une idée importante : 70 % de votre bonheur vient de vos relations avec les autres. C’est ce que note l’Américain David Niven, après avoir distillé les résultats scientifiques de plus d’un millier d’études parmi les plus importantes sur le bonheur. Voici ce qu’il écrit sans son livre The 100 Simple Secrets of Happy People: What Scientists Have Learned and How You Can Use It (100 secrets simples des gens heureux : Ce que les scientifiques ont appris et comment vous pouvez l’utiliser ; non traduit en français, voir référence 1),

 Contrairement à la croyance selon laquelle le bonheur est difficile à expliquer, ou qu’il    dépend de la possession d’une grande richesse, les chercheurs ont identifié les facteurs essentiels d’une vie heureuse. Les principales composantes sont le nombre d’amis, la proximité des amis, la proximité de la famille et les relations avec les collègues et les      voisins. Ensemble, ces caractéristiques expliquent environ 70 % du bonheur personnel. 

Mais avec le confinement obligatoire, certains d’entre nous n’ont plus personne autour d’eux. Et rester longtemps sans contact social est mauvais. Très mauvais. Voilà ce qu’en dit la psychologue canadienne Susan Pinker dans son livre The Village Effect: How Face-to-Face Contact Can Make Us Healthier and Happier (L’effet village : comment les contacts directs peuvent nous rendre plus sains et plus heureux ; non traduit en français, voir référence 2) :

Sans une interaction sociale soutenue, le cerveau humain peut devenir aussi altéré que celui qui a subi un traumatisme crânien. La solitude est l’équivalent d’un coup de poing au visage. Et ce n’est pas une métaphore. La réponse au stress dans les deux cas – l’augmentation du niveau de cortisol dans votre corps – est la même. Ce que confirme le journaliste anglo-suisse Johann Hari dans son livre Lost Connections: Uncovering the Real Causes of Depression – and the Unexpected Solutions (Connexions perdues : Découvrir les causes réelles de la dépression – et les solutions inattendues ; non traduit en français, voir référence 3) :

Il est avéré que le fait de se sentir seul fait monter en flèche votre taux de cortisol – autant que certaines des choses les plus perturbantes qui puissent vous arriver. La recherche a montré que la solitude était aussi stressante qu’une attaque physique. Être profondément seul semble causer autant de stress que d’être frappé par un par un inconnu.

Autrement dit : nous pouvons être mis en quarantaine et coupés des autres à des degrés divers, mais nous ne devons pas nous sentir seuls.
Le sentiment de solitude n’est pas causé par la simple absence de gens autour de nous. Nous nous sentons seuls parce que nous ne partageons pas avec les autres, parce que nous ne nous connectons pas avec eux. C’est pourquoi vous pouvez être entouré de gens et continuer à ressentir la solitude. Et inversement, vous pouvez être isolé physiquement des autres et ne pas ressentir la solitude.

Donc, action. La nouvelle pandémie de positivité doit répandre ce sentiment de connexion à grande échelle, éviter la solitude à tout prix. Envoyez un SMS. Décrochez le téléphone. Faites un appel vidéo. Ou utilisez tout autre moyen de communiquer. Faites savoir aux gens que vous vous souciez d’eux et que vous pensez à eux.
Est-ce que vous avez laissé en sommeil certaines de vos relations ? Il est temps de les réveiller. Vous avez perdu contact avec quelqu’un ? C’est un cas de force majeure : reconnectez-vous.
Dites aux gens que vous pensez à eux. Nous avons à notre disposition les outils de communication les plus puissants jamais connus de l’homme, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Le COVID-19 a besoin de contacts physiques pour se propager. Ce n’est pas le cas de notre pandémie de positivité. Le simple fait d’être en contact avec d’autres personnes est énorme.

2. Proposer et accepter de l’aide

Proposez votre aide. Demandez aux gens s’ils ont besoin de quelque chose. Certaines personnes pourraient avoir besoin d’un peu plus que de vœux de bonne santé en ce moment. Et tout le monde devrait faire cela. C’est ce qu’explique le professeur Martin Seligman de l’Université de Pennsylvanie (États-Unis), l’un des plus grands experts sur le bonheur, dans son livre Flourish: A Visionary New Understanding of Happiness and Well-being (Épanouissement : Une nouvelle compréhension visionnaire du bonheur et du bien-être ; non traduit en français, voir Ressource 1) :…nous, les scientifiques, avons découvert que faire preuve de gentillesse produit l’augmentation momentanée de bien-être la plus fiable de tous les exercices que nous avons testés. Et quand les gens voient que les autres aident, ils sont plus susceptibles d’aider. L’altruisme est profondément ancré en nous en tant que mammifères, de nombreuses études l’ont montré. Donc répandre l’altruisme est un bon plan.

Et d’un autre côté, si vous avez besoin d’aide, n’ayez pas peur de la demander. Et tout de suite.
Beaucoup d’entre nous ne veulent surtout pas être un fardeau pour les autres, mais les recherches montrent que nous sous-estimons largement à quel point les autres sont prêts à nous donner un coup de main :
            Une série d’études a vérifié que les gens sous-estiment la probabilité que les autres          répondent à leurs demandes directes d’aide. Cette sous-estimation de pouvoir recevoir de       l’aide pouvait aller jusqu’à 50 %.

Donc, action. Diffusez ce sentiment d’entraide. Aidez. Faites savoir que vous aidez, pour encourager les autres à aider. Et demandez de l’aide là où vous en avez besoin.
Mais notre pandémie peut être plus radicale pour « combattre le feu par le feu » et atténuer l’autre…. Si vous souhaitez continuer à savoir comment, continuons à suivre Eric Barker dans le billet suivant.

Bruno Hourst

Références

The 100 Simple Secrets of Happy People: What Scientists Have Learned and How You Can Use It

The Village Effect: How Face-to-Face Contact Can Make Us Healthier and Happier

Lost Connections: Uncovering the Real Causes of Depression – and the Unexpected Solutions

Flourish: A Visionary New Understanding of Happiness and Well-beingThis Is The Most Fun Way To Make Your Life Awesome (Pandemic Edition)

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