Voilà une question que se posent les enseignants depuis la nuit des temps, face à des élèves qui semblent limités ou incapables d’apprendre : Est-ce que tous mes élèves peuvent apprendre et s’améliorer ? Ouvertement, tous les enseignants affirmeront vouloir la réussite de tous leurs élèves, tous veulent développer et améliorer les compétences cognitives de leurs élèves. Les gouvernements successifs appuieront cette généralisation massive, au nom de l’égalité et de la fraternité. Mais au fond d’eux-mêmes – et même parfois ouvertement –, les enseignants émettront des doutes sur la possibilité que tel ou telle élève puissent réellement apprendre et réussir. La faute à l’environnement social ou familial, à la télé et aux jeux vidéo, à l’éducation parentale, etc.
Quelle est la réponse des chercheurs à cette question ? Leur réponse est « Oui, c’est vrai » et « Oui, on peut généraliser » : tous les élèves, tous les êtres humains peuvent développer leurs capacités cognitives, tous les êtres humains peuvent apprendre. Le secret tient en un mot savant : la « neuroplasticité », cette capacité particulière et intrinsèque du cerveau humain, inscrite dans ses gènes, pour lui permettre d’interagir avec son environnement. C’est grâce à cette neuroplasticité que vous survivez tous les jours. C’est grâce à elle que l’on peut tous apprendre.
Mais alors, si c’est une propriété intrinsèque du cerveau, inscrite dans nos gènes, pourquoi, à l’école, certains élèves ne réussissent pas et sont laissés pour compte ?
Il peut y avoir différentes raisons.
- Des enseignants et d’autres acteurs du monde de l’éducation, suivant l’idée du Q.I. (Quotient Intellectuel) pourront être persuadés que l’intelligence est fixée à vie et qu’elle ne peut pas être développée.
- D’autres se baseront sur des jugements portés par d’autres enseignants sur ces élèves, ce qui renforcera leur certitude que l’on ne peut rien leur faire apprendre.
- D’autres encore, ayant le sentiment d’avoir tout essayé sans succès avec ces élèves, seront convaincus qu’il n’y a rien à en faire.
- Et d’autres ne sont tout simplement pas suffisamment qualifiés en pédagogie pour enseigner. Dit autrement : dès le moment où l’on est persuadé qu’un élève ne peut pas apprendre, il n’apprend effectivement rien. C’est ce qu’à montré la célèbre expérience de Rosenthal connue sous le nom de « Pygmalion à l’école » et son pendant négatif, « l’effet Golem ».
Résumons : Le cerveau humain possède cette capacité essentielle de neuroplasticité. Il est dynamique, pas fixe. Il crée en permanence de nouvelles connexions, ajoute de nouveaux neurones, élimine des cellules, modifie sa chimie et même se réorganise tous les jours ! Cette capacité est une certitude scientifique. Conséquence : Tous les élèves peuvent apprendre.
Références
5 Things Every Educator Should Know About Cognitive Capacity
Pygmalion à l’école
Effet Golem