Vous demandez-vous souvent ce que pense la personne en face de vous ? Pourquoi elle croise et décroise ses jambes, tambourine sur la table avec ses doigts ou regarde au loin ? Est-ce du stress, de l’anxiété, de l’indifférence ou tout autre état émotionnel ?
Nous avons tendance, par nature, à être auto-centré sur nous-même. Notre petite voix intérieure nous est familière, nous l’écoutons volontiers. Mais l’expérience montre que nous avons aussi intérêt à comprendre ce qui se passe dans la tête des autres personnes et, mieux, à nous mettre à leur place. C’est ce que font naturellement les joueurs d’échecs : mon adversaire va bouger son fou, ce qui me permettra de mettre son roi en échec avec ma tour.
Nous pouvons nous tromper, bien entendu, mais cette démarche de vouloir entrer dans la tête des autres personnes que nous côtoyons a des bénéfices dans nos relations sociales. C’est ce qu’a montré une étude publiée par la revue Motivation and Emotion, dirigée par Jordan Carpenter et son équipe, du Département de Communication de l’Université de Buffalo (USA)
Melanie Green, co-auteur de l’étude, a d’abord clarifié les choses : il n’est pas question de spiritisme, de phénomènes parapsychiques, de techniques de mentaliste ou de captage d’ondes cérébrales – ou tout autre manière de rentrer dans le cerveau des autres personnes : il s’agit simplement de tirer parti d’indices du comportement des personnes et de leurs signaux non verbaux pour essayer de comprendre ce à quoi elles pensent, et d’interpréter correctement ces indices.
Cette « motivation à lire dans l’esprit » (en anglais, Mind-reading motivation ou MRM) est la volonté d’un individu de connaître les états mentaux d’autres personnes, aussi bien dans un but de persuasion que pour favoriser un travail en équipe.
Les auteurs de l’étude ont testé les effets de cette motivation dans divers contextes sociaux. Voici quelques résultats pratiques.
Il serait intéressant de connaître toutes les sortes d’indices et d’éléments non verbaux qui peuvent nous permettre de déchiffrer ce que pensent les autres. Cette étude n’en parle pas. Des livres entiers existent déjà sur le sujet, que l’on pourrait sans doute résumer en un seul conseil : accorder notre attention pleine et entière aux personnes que nous côtoyons, tout en sachant contrôler notre petite voix intérieure. Un art difficile.
Bruno Hourst
Ressources
Beyond perspective-taking: Mind-reading motivation
Research examines social benefits of getting into someone else’s head
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