Le sujet n’est pas nouveau : les informations violentes
que nous voyons à la télévision et maintenant sur les réseaux sociaux font du
mal à notre santé mentale. Mais de quelle manière ?
Une équipe de chercheurs anglais, dirigée par Pam Ramsden de l’Université de
Bradford (Grande-Bretagne), a montré que le visionnage d’actualités violentes
peut provoquer des symptômes similaires à ceux du syndrome de stress
post-traumatique (SSPT), malgré aucune exposition réelle à un traumatisme.
Qu’est-ce que le syndrome de stress post-traumatique ?
Il s’agit d’un trouble anxieux sévère qui apparaît à la suite d’un événement traumatique qui a éventuellement exposé à la mort. La personne qui présente un stress post-traumatique peut être la victime elle-même de l’événement ou le témoin d’une catastrophe ayant concerné de nombreuses victimes.
Les effets négatifs de l’exposition à la souffrance d’autres
personnes sont reconnus depuis longtemps, en particulier chez les
professionnels de santé : ce que l’on appelle le traumatisme par
procuration. Le problème, c’est que les médias sociaux permettent maintenant à
n’importe qui de regarder des événements très violents et des images avec des
détails horribles.
Pam Ramsden et son équipe ont voulu savoir si les gens visionnant ces images réelles et ultra-violentes en conservaient des effets durables, tels que du stress et de l’anxiété, et dans certains cas, s’ils montraient des troubles de stress post-traumatique.
Pour cette étude, 189 personnes ont rempli différents questionnaires, l’un permettant d’évaluer un possible syndrome de stress post-traumatique, et un autre sur différents événements d’actualité avec violence circulant sur les médias sociaux ou sur Internet. L’âge moyen des participants était de 37 ans avec une répartition presque égale des deux sexes.
Après analyse, les chercheurs ont découvert que près d’un-quart (22%) des participants étaient touchés de manière significative par les événements médiatiques. Ces personnes ont obtenu un score élevé sur les mesures cliniques de syndrome de stress post-traumatique, même si aucune n’avait subi elle-même de traumatisme ni n’était présente lors des événements traumatiques. Elles ne les avaient regardés qu’uniquement via les médias sociaux. Ceux qui ont rapporté regarder souvent ce type d’événements sont les plus touchés.
Pam Ramsden conclue : « Avec un accès accru aux médias sociaux et à Internet via des tablettes et des smartphones, nous devons nous assurer que les gens sont conscients des risques liés à la visualisation de ces images, et qu’il existe un support approprié pour ceux qui en ont besoin ».
L’âge moyen des participants à cette étude ne permet pas de savoir ce qu’il en est des enfants et des adolescents visionnant ce type d’images ultra-violentes. On peut penser que, pour eux aussi, cela ne doit pas faire de bien à leur santé mentale.
Bruno Hourst
Ressources
Seeing Violence on Social Media Can Lead to PTSD-Like Symptoms