On apprend mieux quelque chose lorsque l’on sait qu’on doit l’enseigner à quelqu’un d’autre


Une recherche, dirigée par John F. Nestojko de la Washington University (St. Louis, USA) et publiée dans la revue Memory & Cognition, a exploré les effets potentiels du fait de savoir que l’on devra enseigner ce que l’on est en train d’apprendre.

Les participants à l’étude ont été répartis en deux groupes. Le premier groupe a étudié le contenu d’un texte dans le but explicite de passer un test de connaissances sur ce texte. Le deuxième groupe a étudié le texte dans le but explicite d’enseigner son contenu à une personne devant passer un test de connaissances sur ce texte.

Ensuite, tous les participants ont été testés de la même manière, sans que les personnes du deuxième groupe aient à enseigner leurs connaissances.
Aux résultats, les participants du deuxième groupe se rappelaient plus de choses correctement et répondaient correctement à plus de questions que les participants qui s’étaient préparés uniquement à un test.

Les auteurs de l’étude expliquent ainsi leurs résultats : lorsque les enseignants se préparent à enseigner, ils cherchent à organiser l’information en une structure cohérente, pour permettre une meilleure assimilation par les élèves. Les résultats de l’étude suggèrent que les élèves se tournent également vers ce type de stratégies d’apprentissage efficaces lorsqu’ils s’attendent à enseigner.

On voit les applications pédagogiques directes que l’on peut tirer de cette étude : donner l’opportunité aux élèves de s’enseigner mutuellement. C’est le principe utilisé dans certains jeux-cadres, en particulier la cadène
Mais, une fois de plus, les recherches ne font que confirmer les intuitions des pédagogues. On attribue à Sénèque – 2000 ans au compteur – le proverbe latin docendo discimus : « nous apprenons en enseignant ».

Bruno Hourst

Références
Expecting to teach enhances learning and organization of knowledge in free recall of text passages
How-to-learn-anything-better-by-tweaking your Mindset