3% à 5% des enfants occidentaux sont diagnostiqués « TDAH » – Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité. Aux Etats-Unis, on parle de 10% des enfants qui seraient touchés par ce trouble, qui est souvent diagnostiqué suite à des difficultés scolaires, autrement dit par une incapacité de l’enfant à s’astreindre aux contraintes de l’enseignement collectif, parce qu’il est sans cesse en train de remuer et d’être intéressé par tout ce qui l’entoure, au lieu d’écouter sagement le professeur. Pour simplifier, on peut relier ce que l’on appelle TDAH avec des problèmes d’attention chez les enfants.
Une étude américaine, publiée dans la revue PLoS ONE, a suivi pendant plus de neuf ans 233 femmes vivant dans des quartiers pauvres de New York, d’abord enceintes puis suivies à mesure que leurs enfants grandissaient. Le but de l’étude était d’évaluer la relation entre le développement de TDAH et l’exposition prénatale aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), en tenant également compte de l’exposition postnatale.
Les HAP sont principalement produits par la combustion de combustibles fossiles. Ils proviennent donc de nombreuses sources, notamment de la circulation automobile, des chaudières domestiques et de certaines centrales électriques.
Les résultats de la recherche suggèrent que l’exposition prénatale et postnatale aux HAP – essentiellement et plus simplement : à la pollution atmosphérique urbaine –, augmente de cinq fois les chances de développer un TDAH chez les enfants.
On ne sait pas encore exactement quel est le lien entre les HTP et le TDAH, bien qu’il puisse être lié à des dommages à l’ADN ou à une perturbation du système endocrinien.
Cette étude n’est pas la première à suggérer un lien entre la pollution et les problèmes de santé mentale. Des études antérieures menées par les Centers for Disease Control ont montré que l’exposition aux HAP peut entraîner une baisse du QI, une augmentation de l’anxiété et de la dépression et des retards de développement intellectuel.
Une autre étude, publiée dans The Jama Network, s’est intéressée aux facteurs environnementaux qui pourraient être reliés au développement de troubles autistiques, et en particulier la pollution de l’air. L’étude, qui a été menée en Californie, a comparé 279 enfants autistes avec un groupe témoin de 245 enfants. L’étude concluait à un lien entre l’autisme et l’exposition à la pollution atmosphérique pendant la grossesse et au cours de la première année de vie de l’enfant.
La pollution de l’air est donc un facteur de risque potentiel pour la santé mentale de l’enfant, et ce risque commence dès la grossesse et les premières années de vie. Des niveaux élevés de polluants atmosphériques ont également été associés à de mauvais paramètres de l’enfant à sa naissance, à des changements dans son système immunitaire et à des capacités cognitives réduites.
Références
Early-Life Exposure to Polycyclic Aromatic Hydrocarbons and ADHD Behavior Problems
The Environmental Factor Linked to Huge Rise in ADHD
Toxicity of Polycyclic Aromatic Hydrocarbons (PAHs)
Traffic-Related Air Pollution, Particulate Matter, and Autism