Marcher, pour éviter le déclin cognitif


Le déclin cognitif menant à la démence représente un fardeau pour la santé mondiale. En l’absence d’une pharmacothérapie ciblée, les approches fondées sur le mode de vie demeurent la meilleure option pour ralentir l’apparition de la démence sénile. La sédentarité, en particulier, est montrée du doigt par les chercheurs comme favorisant le déclin cognitif.

La sédentarité tue plus que le tabac, c’est prouvé. Plus le temps journalier passé en position assise est élevé et plus courte est l’espérance de vie. La sédentarité favorise le développement de facteurs de risque cardiovasculaire comme l’hypertension artérielle, le diabète, le cholestérol trop élevé, l’obésité, avec toutes les complications que cela implique. Pour le professeur François Carré, cofondateur de l’Observatoire de la sédentarité, « la sédentarité croissante est liée à la mauvaise utilisation que l’on fait du progrès. (…) Plus le temps journalier passé en position assise est élevé et plus courte est l’espérance de vie. »

Une clé du bon fonctionnement du cerveau est le contrôle de la glycémie : le taux de glucose ne doit être ni trop haut ni trop bas.
Or, de nombreuses études ont montré les bienfaits d’une marche de faible intensité, en particulier après les repas, sur le contrôle du glucose : la dépense physique consomme une partie du glucose présent dans notre système, permettant ainsi à celui-ci de conserver un taux optimal.
Certains travaux suggèrent qu’une activité physique de faible intensité, mais étalée sur l’ensemble de la journée, a davantage de bienfaits sur le contrôle du glucose qu’un court effort plus important, même si la quantité d’énergie dépensée est équivalente.

Des chercheurs de l’Université de New Mexico Highlands (Las Vegas, USA) ont par ailleurs démontré que, lorsque nous marchons, l’impact des pieds sur le sol envoie des ondes de pression à travers les vaisseaux sanguins, ce qui entraîne une hausse du débit sanguin dans le cerveau.
Or, ce débit est lié à la régulation de l’approvisionnement du cerveau en glucose. Sa variation peut donc avoir des effets sur la santé de notre cerveau. On sait par exemple qu’une chute du débit sanguin dans le cerveau accélère la perte des fonctions cérébrales chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Donc, marchons, retrouvons le bon sens du corps et le plaisir des promenades péripatéticiennes (du grec peripatetikós  : « qui aime se promener en discutant »). Aristote travaillait ainsi, pourquoi pas nous ? Et notre cerveau appréciera.

Bruno Hourst

Références
Sedentary behavior as a risk factor for cognitive decline ? A focus on the influence of glycemic control in brain health
Research Shows Walking Increases Blood Flow in the Brain