La sédentarité, pire que le tabac ?


Nous constatons tous que nous devenons de plus en plus sédentaires, que nous soyons enfant, adolescent ou adulte, avec des conséquences sur notre santé qui préoccupe de plus en plus les chercheurs. Certains iraient même jusqu’à comparer les effets de la sédentarité avec les méfaits du tabac.

Et tout nous pousse à être sédentaire.
Pour les enfants et les adolescents, il y a évidemment l’école, où ils doivent rester assis pendant de très longues périodes. Et pour se distraire, la télévision, les jeux vidéos ou l’ordinateur les poussent à rester assis encore plus longtemps.
Dans le monde du travail, c’est également facile d’être sédentaire. Vous pouvez être considéré comme paresseux, distrait ou inefficace si vous n’êtes pas assis à votre poste. Ou bien vous pouvez penser que vous avez trop à faire pour vous éloigner de votre bureau. Ou, surchargé de choses à régler, vous êtes tellement absorbé par votre travail que vous ne remarquez plus combien de temps vous avez été scotché à votre chaise.
Notre mode de vie, surtout dans les pays riches, nous pousse à rester assis, alors que l’être humain n’a pas évolué pour cela, et donc n’est pas adapté à cela.

Que nous disent les chercheurs ? En bref, je cite : que l´inactivité physique induit une augmentation de la pression artérielle, du diabète, du surpoids et d’autres conséquences fâcheuses, tout cela accompagné d´une menace à vie d’athérosclérose cardiaque et cérébrale. Le Professeur James Levine, endocrinologue américain de la Mayo Clinic de Rochester (Minnesota, USA) résume en disant : « Rester assis est une activité tout simplement mortelle ».

Une étude, qui a duré 14 ans, a été publiée dans l’American Journal of Epidemiology. Elle portait sur un échantillon de plus de 120 000 Américains et a montré à quel point rester assis est dangereux : les hommes qui restent quotidiennement assis 6 heures ou plus ont un taux de mortalité supérieur de 20 % par rapport à ceux qui restent assis au plus trois heures. Chez les femmes, la différence relative atteint même les 40 %.

Au contraire, l´activité physique augmente la durée de vie. Mais cela n´implique absolument pas de faire du sport. L´opposé de l´inactivité n´est pas le sport, mais l’activité.
L’étude conclue que les messages de santé publique devraient comporter deux choses complémentaires : à la fois être physiquement actif, et réduire le temps passé assis.

Nous verrons au fil de différents billets les deux aspects du sujet, vus par les chercheurs : les méfaits de la sédentarité, et les bienfaits de l’activité physique.

Bruno Hourst

Références
le confortable fauteuil de la mort
Leisure time spent sitting in relation to total mortality in a prospective cohort of US adults