De l’importance d’avoir un « bouquet d’intelligences » équilibré lorsque l’on est un décideur


Petite histoire vécue.
Un jour, je rencontre une personne spécialiste en pédagogie, qui a l’oreille du ministre de l’Éducation de l’époque. Cette personne a écrit un livre sur un « Collège idéal » et cherche à convaincre le ministre d’expérimenter son collège.
Elle me donne un exemplaire de son livre, pour me demander mon avis. Je lis son livre avec beaucoup d’intérêt.
Lors d’une rencontre suivante, je m’étonne que la musique n’existe pas dans son collège idéal – alors que pour moi elle devrait être au centre de tout projet éducatif. Comme cette personne connaissait la théorie des intelligences multiples, je lui demande à quel niveau elle a développé son intelligence musicale/rythmique. Cette personne me répond : à un niveau nul.

Ainsi, cette personne a imaginé un collège idéal – et des expérimentations ont eu lieu, je crois dans trois collèges – , en omettant ce qui, à mon sens, aurait dû être fondamental. Et tout simplement parce que cette personne n’avait pas développé l’une des formes d’intelligence qui est pourtant inscrite au cœur de l’ADN humain. Dommage. C’est comme si, dans une école en France, on décidait de ne pas utiliser la langue française.
Moralité : quand on est décideur – et même si on ne l’est pas !, mieux vaut avoir un bouquet d’intelligences équilibré, gage d’une personnalité équilibrée. On pourrait y voir une obligation non négociable pour tenir un poste à responsabilités, surtout dans le monde de l’éducation. Cela ne semble pas être encore le cas.

Bruno Hourst

Illustration Jilème